Malgré ces petites tranches de vie, l'ambiance générale du livre, assez nostalgique, peut déconcerter.
Si le parcours initiatique est bien traité, on peut cependant regretter que l'accent ne soit pas davantage mis sur la cuisine et la portée surnaturelle de ce(s) don(s).
Un livre à découvrir pour la tendresse des tableaux familiaux ainsi que pour les questionnements, quasi philosophiques, auxquels on pense encore après la fermeture du livre... Florie Nathan
Merci Florie d'avoir partagé, avec nous, cette lecture !
La Singulière tristesse du gâteau au citron a de quoi surprendre. Aux amateurs de littérature culinaire, ne vous attendez pas à de savoureuses descriptions de plats, il ne s'agit pas du sujet du livre. Car la cuisine est ici un prétexte pour raconter une autre histoire, celle de l'héroïne, Rose Edelstein, et de son passage de l'enfance à l'âge adulte. Tout cela sur fond d'angoisses alimentaires.
Rose découvre avec stupeur, le jour de son neuvième anniversaire, qu'elle a le pouvoir de ressentir les émotions des personnes qui préparent les repas qu'elle déguste. Ce terrible don, qu'elle essaie de maîtriser comme elle peut à coup de nourriture industrielle, va engager sa vie future. De la petite fille à l'adolescente amoureuse puis à la jeune femme prenant son destin en main, on suit ce personnage en tentant d'en savoir plus sur l'origine de cette fantastique faculté. D'où vient-elle ? Pourquoi apparaît-elle ? Quel en est le but ? Autant vous prévenir, vous ne trouverez pas de réponses aux questions que vous vous poserez. Et ce n'est pas plus mal.
Car ce que cherche l'auteur n'est pas moins de raconter l'histoire de Rose que de nous faire s'interroger sur notre propre vie. Les relations humaines - notamment familiales - sont abordées de façon très pudique et nuancée. Tensions et tentatives de rapprochement entre un frère et une soeur, liens entre une mère - douce dépressive - et ses enfants, recherche d'attention d'une femme délaissée par son mari absorbé par le travail, premiers amours futiles puis sincères, entrée angoissante dans la vie adulte et reconnaissance professionnelle : autant de thèmes auxquels tout un chacun peut s'identifier.
Les personnages, véritables antihéros, ont tous leurs qualités et leurs faiblesses, ce qui les rend profondément réels et plutôt attachants. Nous assistons ainsi à de jolies scènes qui, si elles n'ont rien d'extraordinaire à première vue, ont le mérite de dépeindre avec justesse et poésie les sentiments et non-dits présents dans toute famille.
Editions de l'Olivier - 2013
La singulière tristesse du gâteau au citron
AIMEE BENDER
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